La radio de confrontation comme genre médiatique
Proximité, montée de la tension entre les groupes et contestation des élites
Par Olivier Turbide
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10h45
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Près de 10 ans après le retrait des ondes de l’animateur controversé Jean-François Fillion de CHOI Radio X, symbole d’une forme extrême de radio de confrontation (Vincent, Turbide, Laforest 2008), les derniers relevés des cotes d’écoute de la radio indiquent que l’image de marque « Radio X » est toujours aussi forte dans la région de Québec. Quoique le ton, le style ou la couleur des propos puisse s’être transformé au fil des ans, il s’agit d’un genre radiophonique dominant qui influence le débat public et dont la mécanique discursive repose sur l’opposition entre les individus et les groupes et sur la construction d’une communauté cohésive d’auditeurs. La présente communication propose de revenir sur les analyses réalisées sur cette radio depuis 2004 (Vincent et Turbide 2004) afin de réfléchir sur ce qui fonde l’efficacité communicationnelle de ces animateurs « hors norme ». Abordant cette réflexion sous l’angle des stratégies de discours et des procédés rhétoriques mobilisés par ces radios, nous verrons que le sentiment d’appartenance construit sur les ondes prend appui : 1) sur la figure charismatique de l’animateur et 2) sur un discours politique de droite à forte consonance populiste (autant sur le plan du style que sur le plan des propositions sociopolitiques) qui est au service d’une mécanique commerciale bien établie.